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Refaire ce monde
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  • Refaire ce Monde : Ce sont des lettres virtuelles à des personnalités mortes ou vivantes qui marquent ou ont marqué la vie sociale ou politique. Le but étant de combler les lacunes qui leurs font prendre de mauvaises décisions.
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22 février 2010

Le suicide, 2

 

Pour aborder le suicide, il faut être au clair avec le sens de la mort.
L’humain est, parait-il, le seul animal à avoir conscience de sa mort ; ce qui reste à prouver, mais ne divaguons pas.
La conscience de la mort, SA mort, est assez relative d’ailleurs, puisqu’une écrasante majorité de gens disent « Si je meurs ». Ce qui, au sens grammatical, relève de l’hypothèse et non d’une certitude.
La conscience que l’on a de mourir est là pour nous inciter à remplir au mieux possible le laps de temps qui la sépare de la naissance. Elle devient donc le point d’orgue de sa vie. En quelque sorte la mention « Lu et approuvé » et la signature de sa vie.
Mais quel est le sens de sa vie ?

Puisqu’il s’agit de donner mon avis, autant que je précise quelques menues broutilles :
- Je crois avoir déjà exprimé mon anticléricalisme. En fait, il n’est pas réservé à la seule religion catholique et son Führer. Je suis totalement areligieux. Quelles qu’elles soient, elles ont toutes pour but d’asservir l’humain au profit de quelques « élus ». Sectes ou religions, je n’y vois aucune différence.
- Cette position me permet de développer une spiritualité libre, sans tabous ni carcans.
- Pour avoir la faculté de pouvoir toucher les auras, et quelques fois de les voir, je sais qu’il existe une autre dimension à l’être de chair. De ce fait, je crois en l’existence de l’âme (toute autre appellation reste possible).
- La nature recycle tout. Du cosmos à l’atome, tout est réutilisé, sans exception. Pourquoi donc en serait-il autrement avec l’âme ?


Je suis donc intellectuellement convaincu de la réincarnation. Et la vie prend ainsi  une dimension nouvelle. On vit ses vies comme une scolarité un peu particulière.
Je suis là, depuis la deuxième moitié du 20e Siècle pour apprendre, pour prendre, pour donner et pour transmettre ; comme quiconque ou n’importe qui.
On apprend souvent à coup de pieds dans le cul. Les opportunités que l’on n’a pas voulu saisir deviennent des obligations parfois douloureuses. A force de ne pas vouloir du plat que la vie te présente, tu finis par devoir le manger avarié….
On se retrouve parfois en face de situations insurmontables, du moins, les voyons nous comme telles.
Le suicide devient une échappatoire temporaire.
Lorsqu’on échoue à l’examen de fin d’année scolaire, il faut refaire l’année avant de poursuivre sa scolarité. Le suicide est un refus d’aller jusqu’à l’examen. Il annule cette vie par forfait. La même situation reviendra au prochain tour, jusqu’à enfin affronter le problème de face.

Les raisons de se suicider sont pourtant bien diverses :
- La désespérance (et l’endoctrinement) des kamikazés.
- La peur de la déchéance physique de Romain Gary.
- Celle psychique de Pauline Julien, chanteuse atteinte d’Alzheimer.
- Celle de Treiber d’assumer ses actes.
- Le suicide des « Oranges stressées » est une forme pernicieuse d’assassinat. Les restructurations faites par Lombard avaient pour but de déstructurer les individus, les réduire à l’état de serpillières pour les rendre encore plus corvéables. Les suicides devenaient donc prévisibles, voir même certains. France Télécom a masqué les autres problèmes : quantité d’autres entreprises ont provoqué des suicides. Même, semble-t-il le Pool emploi y est confronté. Mais là, l’employeur ne désire pas de publicité, et comme c’est lui qui pourrait diligenter une enquête judiciaire…..
Cà reste néanmoins un refus d’affronter un problème social majeur. Lutter ici et maintenant pour éviter d’aller de reculades en renoncements, jusqu’à l’impasse fatale.
Ces suicides doivent alerter ceux qui sont encore en état de dire non.
Il vaut mieux se trouver aujourd’hui au chômage et en bon état psychique, que d’y être dans trois mois, réduit à l’état de loque par un DRH imbécile ou sadique. Voir d’en arriver à se défenestrer.

Toutes ces raisons tiennent soit au paraître, soit à l’avoir. La déchéance psychique est un peu particulière, puisqu’elle touche aussi l’être, et la peur de devenir une charge pour la famille.

Mais cette famille, ne doit-elle pas justement apprendre à donner, à servir ? Devenu dépendant, n’est-on pas l’instrument d’une évolution pour ses proches ? N’est-ce pas aussi une façon d’émousser l’orgueil ?

Pour moi, le suicide n’est pas une question de lâcheté ou de courage. Je le vois comme un problème de désespoir et de peur. L’impression d’une impasse.
S’il fallait l’envisager pour moi, je dirais DEFINITIVEMENT INCONCEVABLE.
J’espère juste avoir la grâce et le courage de pouvoir vivre consciemment, et le plus tard possible, ma mort naturelle
. Et en attendant, je reste avide de croquer la vie, même lorsqu’elle n’est pas cadeau….

Avec le saut à l’élastique, le suicide est une des rares choses que je n’expérimenterai pas.
Blutch.

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Commentaires
B
A l'époque où j'avais un patron, je m'étais mis des gardes-fous. Très larges, mais immuables:<br /> - Patron-salarié, c'est un rapport égalitaire.<br /> son fric me permet de bosser et mon boulot entretient son fric.<br /> - Donc il me demande de faire tel ou tel travail, et que je soit en salopettes ne l'empêche pas d'être poli.<br /> - Lorsqu'il faut en faire plus, c'est moi qui décide, point barre.<br /> Le jour où il a eu le culot de me dire "je t'ordonne", j'ai posé les salopettes et c'est lui qui est venu s'excuser. Mais après, c'était au chronomètre.<br /> J'ai probablement évité d'arriver au clash...<br /> <br /> Pour la fin de vie, çà doit pouvoir être un choix libre et sans interdits sadiques au nom d'une moralité élastique. Autant pour la morphine que pour le feu d'artifice...<br /> Blutch
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C
je partage entièrement ton point de vue. j'ai vécu le harcèlement au rendement au travail il y a quelqsues années, solide dépression, dont je me suis sortie toute seule, sans envisager une minute de me suicider, mais par contre, bel et bien de flinguer le salaud qui m'avait démolie........même au stade terminal......encore que, je crois que, si je devais me voir provée de mes moyens, réduite àl'état de légume, je demanderais à mes proches l'overdose salvatrice. partir dans une explosion d'étincelles...........
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B
Là, tu éludes ma question: "Aurait-il été opportun d'abréger sa vie?"<br /> Est-ce franchement du pot que de se trouver à ne pouvoir bouger qu'une paupière??<br /> A la fin du libre, le papillon à quitté le scaphandre... C'est vrai qu'il aurait pu resté prisonnier encore longtemps. Il devait pouvoir écrire ce livre pour en terminer avec cette étape.<br /> <br /> J'essaie de voir sereinement les choses et d'en chercher les bénéfices possibles, autrement l'humanité ne me rend pas optimiste.<br /> Blutch
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A
"Jean-Dominique Bauby a survécu à un accident cérébral gravissime, juste le temps de dicter le scaphandre et le papillon, puis il est parti"<br /> Je dirai qu'il a eu du pot! Ce qui n'est pas le cas de tout le monde...et de personnes que j'ai connues.<br /> Tu me sembles d'un optimisme angélique.
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B
Derrière deux formulations différentes, nous arrivons au même constat: une majorité de gens refusent d'intégrer la certitude de leur mort.<br /> <br /> Je n'ai émis aucun jugement de valeur sur le suicide et les suicidés, si ce n'est que pour moi ce n'est pas une solution.<br /> <br /> Je n'ai pas parlé des douleurs physiques parce qu'elles ne sont pas une fatalité. Les médecins français ont une tendance certaine à ne pas vouloir prendre en charge la gestion de la douleur, mais c'est possible, et en plus ce n'est pas cher. La morphine nécessaire pour effacer les douleurs d'un cancer en phase terminale, c'est quelques euros par jour, une broutille, rien. <br /> Ce qui bloque, c'est que la morphine est une drogue... Et alors, à quelques jours de passer l'arme à gauche, la belle affaire de devenir accro!!!<br /> <br /> Je laisse aux psys leurs états d'âme sur le suicide. <br /> <br /> Le suicide des criminels n'est-il pas tout simplement une dérobade pour échapper au cul de sac qui les attend? Dans une prison, on n'égrène pas les heures, mais les secondes. Elles passent l'une après l'autre en faisant tac,tac,tac dans la tête. Si tu ne sors pas de cette logique, tu te flingues. <br /> <br /> Encore faut-il savoir où se situe le réel. Chacun voit midi à sa porte, mais pour ce qui est de se confronter à la mort, j'ai donné, merci et j'étais aux premières loges. Ma compagne est morte d'un cancer. Elle était consciente, lucide et sereine. Elle savait qu'elle était au bout de sa vie et elle l'a vécu comme une ultime aventure. Elle est morte à la maison.<br /> Il faut là un courage certain pour aller jusqu'au bout. Mais il est vrai que tout le monde n'y met pas le même sens.<br /> <br /> J'ajouterais que je n'ai pas attendu de découvrir la dimension spirituelle pour récuser le suicide.<br /> Je suis bien trop curieux pour ne pas vouloir savoir ce qu'il y aura demain. <br /> <br /> Le suicide de fin de vie est un aspect particulier qui se gère individuellement. Et moins les députés y mettront leurs grands pieds, mieux il sera possible de gérer le problème avec intelligence. <br /> Jean-Dominique Bauby a survécu à un accident cérébral gravissime, juste le temps de dicter le scaphandre et le papillon, puis il est parti, naturellement. Aurait-il été opportun d'abréger sa vie?<br /> Mais çà doit rester un choix individuel et LIBRE.<br /> Blutch.
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