Clear Streams ou la mystification du Courant Limpide
Ou
l’art de prendre le peuple pour des cons.
Jamais une personnalité de droite n’a eu à pâtir d’avoir de
l’argent, ni de l’avoir mis à l’abri du fisc.
Un exemple : Johnny Hallyday quitte la France, avec la bénédiction de la
« grande victime» de cette farce tragique, pour cause de surcharge
fiscale. Pas un CD de moins qu’il a vendu le Jojo, rien, et de beaux succès
lors de ses passages aux meetings UMP.
Le compte japonais à Jacquot n’a pas même plombé sa cote dans les sondages. Il est
vrai qu’il y avait passablement d’autres raisons, entre autres les déconnes et
provocations de Super-flic et de ses nettoyeurs.,.
Je causais d’une liste de comptes, restons-y.
A qui donc peut profiter le crime, puisqu’il n’y a rien à perdre d’avoir ou de
vouloir échapper au fisc, surtout pour la droite anti-sociale et
anti-impôts ?
Qui donc en a tiré les bénéfices ? Ségo ? Bayrou ? Le Pen ?
La
mystification date de 2004, à ce moment là, Villepin est un obscur du pouvoir,
tout frais débarqué dans un ministère encore empreint de la patte et de
l’autorité de l’ex-poulain de Charles Pasqua. Donc un obscur comme il y en a
tant qui gravite autour des ténors. Comment diable pouvait-il alors imaginer
qu’en flinguant l’ex-ministre de l’Intérieur, il pourrait devenir le sauveur de
l’UMP. Il y avait, en 2004, passablement de gens dont les dents raient le
parquet, et des mieux placés que Dodo. Et ils sont toujours à l’affût…
Nicolas, y savait pas avant le lancement de la course à la candidature, ben
tiens….
Il y a un type qui a avoué être responsable d’une partie du faux listing :
Imad Lahoud.
En 2004, il voit 16 fois des très proches conseillers du maire de Neuilly qui n’est pas mis au courant ?
Sympas les
copains, et magnanime, il ne leur en veut même pas, c’est beau…….
En 2004,
l’Intérieur passe des mains de Nicolas Sarkozy à celles de Dominique de
Villepin. Sachant que pour asseoir son autorité, un
ministre a besoin de 6 à 12 mois, et sachant que les contacts et relations
nouées perdurent parfois longtemps après le changement d’affectation, en 2004, Dodo
n’était pas en possibilités de monter, au ministère de l’Intérieur, un cabale
contre l’ancien patron sans que ce dernier le sache immédiatement.
Il y a des ex-ministres de l’Intérieur qui ont fortement marqué le personnel.
Ils ont tous en commun d’avoir été des ministres répressifs, à l’image de
Charles Pasqua, ex-mentor de l’ancien maire de Neuilly.
Il faut
pour cette minable cabale :
Un informaticien
Le vice-président d’EADS qui n'a rien de mieux à faire dans sa boîte que de magouiller une liste de comptes bancaires... lamentable.
Une
quantité de subalternes dont un général
qui a besoin de plusieurs années pour résoudre un problème qui se règle par un
fax et une petite demi-heure, café compris.
Et lorsque le scandale est révélé, où qu'il est Nicolas dans le gouvernement de Villepin? Qui c'est-y qui est le patron du ministère de l'Intérieur, donc le patron du général Rondo? Un responsable des services secrets qui a la manie de tout noter sur des petits
carnets qu’il garde chez-lui. Et il ne se fait même pas licencier pour fautes
graves… Un éclat de rire.
Il est vrai qu’entre le Raimbow Warrior et l’épicier de
Tarnac, les RG ne sont pas chromés dur.
Côté pratique, si j’emploie une secrétaire stagiaire qui ne peut pas me
modifier un listing toute seule, je la licencie pour incompétence.
Il y a là-dedans, un culte de la victimisation.
« Personne ne m’aime, tout le monde il est méchant avec moi. Que c’est
même pas vrai que je suis le vilain petit canard, et que ceux qui m’ont fait du
mal y verront qui est le plus fort…. Et ce grand bellâtre que je vais lui
casser les reins que maintenant il a fini de me voler les caméras. Et que c’est
même pas vrai que je suis petit quant y a personne d’un mètre quatre-vingt à
côté de moi. » Cà, c’est devenu un fond de commerce qui plait à des
électeurs qui n’ont que la possibilité de faire le gros dos pour ne pas qu’on
leur arrache la peau en même temps qu’on leur tond la laine..
Si
on imagine la mystification faite par la victime, elle a l’avantage de pouvoir
servir contre n’importe quel concurrent à l’Elysée, et à l’époque, sans compter
que Chirac pouvait vouloir continuer, c’était plutôt Raffarin, premier
ministre, qui était dangereux pour celui
qui a toujours voulu être Calife à la place du Calife.
Déjà que la Mairie de Neuilly, il en avait piqué l’investiture à Pasqua….
Au demeurant, il n’y a pas trop à se lamenter que l’UMP se déchire. A vouloir
ratisser trop profond, il y a toujours des pierres parmi les feuilles et si, de
loin, c’est une belle unité derrière le Guide, vu de près, ils ont tous un
couteau entre les dents, prêt à frapper celui qui trébuche, même si c’est le
Guide lui-même.
Cette farce est tragique, parce qu’elle sali la justice.